Aller au contenu principal

Betty de Tiffany Mc Daniel

16 octobre 2020

Betty

Tiffany Mc Daniel

Traduit de l’américain par François Happe

Gallmeister

2020

716 pages

 

« Ce livre est à la fois une danse, un chant, un éclat de lune, mais par-dessus tout, l’histoire qu’il raconte est, et restera à jamais, celle de la Petite Indienne. »  Tiffany Mc Daniel

 

Betty, c’est goûter aux trois premières pages et être emporté dans la bourrasque des mots, des images, des légendes cherokees.

Betty est née, dans une baignoire, d’un père cherokee et d’une mère blanche, elle a 2 sœurs et 3 frères vivants, 2 frères morts dans leur jeune âge.  Elle va connaître le rejet, le racisme (elle est foncée de peau), mais aussi l’amour démesuré de son père, les complicités et les disputes avec ses sœurs. Elle va développer son goût pour la nature, pour les histoires tissées par son père pour l’aider à grandir.

Betty, c’est un coup de poing dans la vision innocente d’une enfant, c’est la découverte progressive des mauvaises âmes, ce sont des traînées noires dans la peinture blanche.

Betty, ce sont aussi des personnages, des êtres incarnés, des personnalités fortes, singulières.

Betty, c’est celle qui va être sauvée par les mots, ceux qu’elle écrit, ceux qu’elle enfouit, ceux qu’elle vomit.

Betty, c’est la fille de Landon Carpenter qu’on aimerait tous avoir pour père, cet être si humain, si généreux, qui fait de l’univers de ses enfants un véritable enchantement. Leur pauvreté matérielle n’est rien au regard de leur richesse intérieure.

Betty, ce sont des révélations terribles essaimées tout au long du texte, des démons à affronter, des histoires familiales lourdes de sens.

Entre les plantes qui guérissent et les écorces qui meurtrissent, entre les coups de feu mystérieux et les dessins d’orages, entre réalisme et poésie, Betty est une ode à la nature, à la famille, à la femme, aux traditions ancestrales des indiens.

Betty, c’est une réflexion intelligente et sensorielle sur le sens de notre existence, c’est une construction fine, c’est un feu d’artifice d’émotions.

Certains passages m’ont bouleversée, comme le chapitre 28 sur la vieille Slipperwort, cette femme qui « a toujours eu peur d’être elle-même ».

« Pour une femme vieillir est une agression. »

« Je me suis enfermée dans un asile intérieur de peur de savoir qui j’étais vraiment. »

Betty est un roman qu’on quitte avec la boule au ventre mais qui cheminera longtemps dans les mémoires.

 

49 commentaires
  1. aufildeslivres permalink

    Je sui encore sous le charme de ce roman ! Quel chef d’œuvre !

  2. Bon bon bon… Soit je me rue directement ou j’attends sa sortie en poche…?!

  3. Et bien… tes mots donnent envie!

  4. Tu t’en tires à merveille! Très beau billet pour ce roman que je ne suis pas prête d’oublier! ❤

  5. Ma bibliothécaire m’a confirmé qu’il figure dans les prochains achats…. Patience, patience mais je ne vais pas être la seule à l’attendre 🤔😉

  6. Quel beau billet, il donne une furieuse envie de le litre très vite. Si je ne le trouve pas en médiathèque je ferai comme toi, un livre par rentrée littéraire c’est abordable!

  7. Quel coup de coeur monumental ❤️

  8. aifelle permalink

    Il me tente bien sûr, mais j’attendrai un peu. Les lectures très sombres, en ce moment, c’est un peu dur ..

    • Ce n’est pas très sombre. C’est même plutôt lumineux. Ce qui est très paradoxal et c’est une des raisons pour laquelle ce roman est réussi.

  9. keisha41 permalink

    Un roman déjà la bibli, les 716 pages, on verra. ^_^

  10. ce pavé m’effraie un peu mais tu nous donne tellement envie ! et puis c’est Gallmeister, alors bon, de quoi je me plains ? merci.

  11. J’ai largement dépassé mon quota d’achats de livres, ces derniers temps… Mais j’ai de la chance, une de mes collègues vient de l’acheter, je devrais pouvoir le lui emprunter !

  12. je viens de le récupérer à la bibliothèque, maintenant il va falloir le placer dans mon programme de lecture!!! tout est en train de se télescoper 🙂
    le côté pavé m’effrayait un peu mais il y a beaucoup de pavés cet automne et une fois immergée je n’y penserai probablement plus…

    • Ah non tu n’y penseras plus tellement tu seras prise dans l’histoire… Enfin, j’espère et te le souhaite.

  13. Ton billet est tout à fait convaincant et tentant ! Je ne manquerai pas ce roman, même si c’est en poche dans quelques temps.

  14. Très joli billet qui s’ajoute à un certain nombre aperçus depuis la parution de ce roman. Pas certaine d’avoir le temps de me pencher sur son cas, nous verrons…

  15. Je verrai également pour le format poche. Il est partout ce roman depuis septembre, même en affiches publicitaires.

  16. il fait l’unanimité, non? J’en ai forcément très envie !

    • Non, non pas l’unanimité, il y a des personnes qui s’y ennuient ou qui n’accrochent pas… Quel livre fait l’unanimité ?

  17. Ce livre est une tuerie, un futur classique.

  18. Tu donnes super envie ! Moi, mes achats en broché de la rentrée ne m’ont pas convaincue, je t’envie d’avoir mieux choisi que moi … Pas certaine d’attendre la sortie en poche malgré tout, j’ai mon anniversaire qui arrive bientôt ^-^ ( et une liste déjà longue !)

  19. Je suis actuellement en pleine lecture d’un roman « à Indiens » avec Louise Erdrich. Donc Betty, pourquoi pas mais pas tout de suite, sans doute lorsqu’il sortira en poche, ou si je le trouve en bib en format audio !

  20. noté et surligné !

  21. Je n’avais pas vu ton billet !! je vois que tu es au moins aussi enthousiaste que moi… 🙂

Trackbacks & Pingbacks

  1. Bilan livresque de l’année 2020 | Le blog de Krol
  2. Je lis donc je suis | Le blog de Krol

Laisser un commentaire