Térébenthine, Carole Fives

Térébenthine, Carole Fives, Gallimard, 2020, lu en poche, 191 pages.
« Un bon peintre est un peintre mort. »
Lorsque la narratrice s’inscrit aux Beaux-Arts de Lille, la peinture est considérée comme obsolète. Il faut à tout prix utiliser les médias, les nouvelles technologies, l’art est conceptuel et sûrement pas esthétique. On parle de performances, on ne dessine plus, on laisse de côté les tubes de peinture. Alors comment faire lorsqu’on souhaite peindre ? On est relégué dans les sous-sols de l’école… et on est la cible de moqueries…
Voilà un livre qui se lit d’une traite avec jubilation. Le style est enlevé, les nombreux dialogues apportent du dynamisme à l’ensemble. Autobiographique sûrement, peu importe, c’est une critique acerbe des écoles des Beaux-Arts qui imposent une vision de ce que doit être l’art, à ses étudiants. Le texte est à la seconde personne du singulier ou du pluriel quand il s’agit des trois compères, Luc, Lucie et la narratrice. Cela donne vie aux personnages et crée une complicité avec eux pas inintéressante, on est en leur présence, on les observe de près et on a l’impression de vivre ce qu’ils vivent. Et en même temps, cela permet à l’auteure de prendre une distance avec sa narratrice. On éprouve de l’empathie pour ces trois étudiants. Leurs débats sur l’art, leurs façons différentes de le représenter sont passionnants.
J’ai appris plein de choses, j’ai eu envie de découvrir plein d’artistes, de fouiller cette histoire de l’Art. C’est passionnant et touchant. J’ai particulièrement aimé le chapitre dans lequel la narratrice présente les artistes femmes que le professeur n’avait jamais évoquées.
C’est de cette expérience que naitra l’auteure… les mots remplaceront peu à peu la matière picturale.
C’est une surprise pour moi, je ne m’attendais pas à apprécier ce texte de cette manière. Il m’a été conseillé par une libraire et je l’en remercie.
Tiens tiens, ça me parait bien, surtout si c’est assez drôle.
Drôle, je ne dirais pas ça, mais avec une écriture très enlevée, dynamique !
En effet, un roman particulier et militant !
Très agréable découverte pour ma part.
Parfait, tout à fait le sujet qui m’intéresse. Je vais lire ça bientôt, merci Krol !
Mais de rien ma chère Carole !
Le thème me parle bien et si le style est enlevé, ça devrait vraiment me plaire ! J’avais déjà noté l’auteure pour un autre titre, Une femme au téléphone (enfin, ça commence à remonter), mais Térébenthine pourrait avoir la préférence.
Si le thème te plait, n’hésite pas !
Flute, m’a libraire me l’avait conseillé également, mais j’ai préféré autre chose. Il va falloir que j’y retourne.
Ah tiens donc, les libraires sont souvent de bon conseil.
Lors de sa sortie, j’ai été curieuse, à cause du titre. J’ai hésité, pas certaine que la façon de traiter le sujet me » convienne « , mais j’y viendrai, justement à cause du sujet.
Mais justement c’est intéressant de lire son point de vue, c’est autobiographique, elle sait de quoi elle parle… Et même si on ne partage pas les points de vue des personnages, c’est toujours intéressant d’y réfléchir.
Ce n’est pas une thématique qui m’attire en général mais j’avais beaucoup aimé Tenir jusqu’à l’aube de cette autrice donc pourquoi pas.
Ah oui ? Alors que j’avais été plutôt mitigée sur Tenir jusqu’à l’aube…
j’en garde un bon souvenir!
Ah ! Ça me fait plaisir…
Effectivement, bien tentant et manifestement intéressant… D’autant que ce roman se déroule à priori à Lille, ville de mes origines !
Tu ne peux donc que le lire !
Je me le note car le sujet m’intéresse 🙂
merci pour la découverte.
Mais de rien… 🙂
Oh ça me plait bien ça! Les arts dans les livres, je vote pour!
Adjugé ! Vendu !