La mémoire de l’eau, Miranda Cowley Heller

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« Cette maison connaît tous mes secrets. Je fais partie d’elle, moi aussi. »
Vingt-quatre heures de la vie d’une femme et cinquante ans…
Ce roman s’articule autour d’une maison de vacances, une maison de papier faites de lambeaux de carton compressés (The paper palace), dans une nature sauvage entre lac et océan, sous les pins. C’est un lieu mais c’est aussi une atmosphère. L’eau est omniprésente, on se baigne, on transpire, on pêche, on nage, on se trempe, on se noie.
« La surface est immobile, les nénuphars blottis dans leur sommeil circadien, comme s’il n’y avait jamais eu d’orage. Rien ne bouge. Une vapeur rose pastèque enveloppe le monde. »
Vingt-quatre heures pour choisir entre Jonas et Peter, entre un amour de jeunesse jamais épanoui et un amour stable avec son mari et ses trois enfants.
Et puis cinquante ans pour comprendre comment elle en est arrivée là. Avec des secrets bien gardés, des secrets qui ont scellé une amitié ou un amour, des viols, des morts, des déceptions, des renoncements.
La réussite de ce roman est dans sa construction, ses multiples allers et retours entre le passé et le présent qui créent une tension et un suspense certains. D’ailleurs j’ai avalé ce roman très rapidement, avide d’avancer, de comprendre, de savoir, d’avoir des éléments qui éclairent. C’est une multiplicité de petits riens qui font cette histoire, des détails, des petites choses qui n’ont pas l’air d’être importantes, mais notre vie n’est-elle pas faite de drames et de petits gestes du quotidien ? Les personnages n’ont pas tous la même profondeur, parfois on frise la caricature, parfois ils sont très justes dans leur complexité.
Ce n’est pas seulement l’histoire d’Ellie, c’est aussi celle d’une famille éclatée, bousculée, qui se débat dans une eau parfois tumultueuse, parfois nauséabonde, pas vraiment limpide.
Ce livre a de bons atouts.
Merci à Netgalley et aux Presses de la cité pour cet envoi.
Pourquoi pas, si je le vois…
A emprunter en bibliothèque…
A lire, donc ?
A emprunter en bibliothèque. D’autres sont beaucoup plus enthousiastes que moi… Mais c’est un livre qui m’a tenu en haleine et que j’ai dévoré… trop vite peut-être.
De bons atouts… suffisants pour que je le note ? 😉
Et bon, pas grave mais ça m’agace un peu : pourquoi l’éditeur a-t-il traduit ainsi le titre original ?
Je suis d’accord avec toi sur le changement de titre… c’est monnaie courante. Bon, le titre français a du sens, bien sûr, mais ce n’était pas celui choisi par l’auteure.
S’il croise ma route peut-être, mais je ne note plus que les indispensables ! (et même là je suis débordée).
Je comprends… Moi, ma bibliothécaire préférée en achète plein d’une liste que je lui fais…
« de bons atouts » je comprends que tu aurais aimé être plus dans le plaisir mais que ce rendez-vous sans être raté n’a pas été totalement réussi.
Oui, c’est un peu ça, malgré tout, je l’ai lu très vite, mais il y a un je ne sais quoi qui m’empêche d’être totalement conquise.
Je ne sens pas un enthousiasme débordant… Franchement j’hésite… Merci pour cet avis!
Il n’est pas débordant, mais j’ai tout de même pris du plaisir à lire ce roman…
J’espère que ma BM l’aura.
Il fait partie des livres qui pourront se trouver en bibliothèque…
Ah je pense que ça pourrait me plaire. J’aime les récits de remise en question du genre.
Alors, il ne faut pas hésiter…
Beaucoup de jolis retours sur celui-ci, tu sembles un peu moins enthousiaste.
Oui un peu moins mais j’ai pris du plaisir à le lire, lecture avalée en deux jours… Mais je ne sais pas vraiment pourquoi ce n’est pas un coup de cœur comme pour bien d’autres. Je pense qu’il pourrait te plaire.
Effectivement, ce roman semble avoir de bons arguments. Et puis, comme l’héroïne, j’ai eu 50 ans cette année. Même si ça ne bouleverse rien, le passage des 50 n’est pas anodin, avec l’aspect rétroviseur et bilan.