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Une terrible délicatesse, Jo Browning Wroe

28 août 2022

Une terrible délicatesse, Jo Browning Wroe, traduit de l’anglais (Royaume-Uni) par Carine Chichereau, Les Escales, 25 août 2022, 400 pages.

« Parfois nous donnons le meilleur de nous-même, parfois nous donnons le pire. Ça s’appelle être humain. »

Octobre 1966, William Lavery, jeune diplômé embaumeur, se porte volontaire pour aider les autres embaumeurs, lors de la terrible catastrophe de la ville d’Aberfan, où un glissement de terrain a enseveli une école.

Le roman commence à cette date puis remontera dans le temps pour finir huit ans plus tard. Et l’on suivra William, ce jeune homme traumatisé par cette expérience et qui, dans sa jeunesse, avait déjà eu son lot de moments douloureux. Dès le début on comprend, par des indices clairement semés, qu’il cache en lui des failles, des blessures non refermées. Il ne peut entendre le Miserere d’Allegri sans s’effondrer…

Le roman est construit comme un thriller, l’auteure nous laisse à la fin de chaque partie avec une énigme non résolue. Et on tourne les pages pour en savoir davantage. Peine perdue, entre les différentes parties, des ellipses. Et ce n’est qu’à la toute fin que le dernier morceau du puzzle sera posé et que l’on comprendra pourquoi William en veut autant à sa mère…

C’est un roman qui joue sur les émotions sans oublier de peindre un tableau assez réaliste de la société de l’époque avec, notamment, le rejet des homosexuels qui sont obligés d’adapter leur mode de vie pour ne pas exposer leur famille, et dont on tait la réalité de leur relation aux enfants…

William est un personnage pétri de doutes, de peurs. Un être humain ! Au lieu d’affronter les obstacles, il préfère fuir. Pour parvenir à la résilience, au pardon, à sa reconstruction, un long chemin sera nécessaire. C’est ce chemin qui est décrit dans le roman. Ses amis, sa famille, sa femme, seront des acteurs bienveillants qui l’accompagneront patiemment tout du long.

Le milieu des embaumeurs est dépeint avec délicatesse, presque avec amour, la douceur qui se dégage des gestes de William lorsqu’il s’occupe d’un corps est édifiante et magnifique.

Merci aux éditions Les Escales et à Netgalley pour cet envoi.

22 commentaires
  1. Autist Reading permalink

    Je l’ai tout juste commencé hier soir… et j’aime déjà beaucoup

  2. Il est parmi les romans étrangers qui me tentent en ce moment. Tu confirmes…

  3. j’ai beaucoup aimé, Will est attachant du fait de ses peurs, ses hésitations qui le rendent tellement proche de nous avec tout ce qu’il a traversé…
    Bel éloge au métier d’embaumeur et une étude de la société de l’époque sans concession 🙂

    • Oui, tu as énormément aimé. Ce n’est pas un coup de cœur pour moi mais je l’ai beaucoup apprécié…

  4. Mes tentations de rentrée sont assez nombreuses mais fluctuantes, celui-ci va rester en bonne place, je crois !

  5. Tu es beaucoup plus positive qu’Alex de Mots à mots dont je viens de lire la note … Malgré tout, le milieu des embaumeurs me motive peu … même décrit avec amour !

  6. Un roman dont je n’ai pas entendu parler. Le côté embaumeur me retiendrait, mais tu dis bien qu’il s’agit d’autre chose, donc à considérer quand même.

  7. Je n’avais pas entendu parler encore mais je suis intriguée… on est en retard ici sur les sorties de la rentrée littéraire!

  8. luocine permalink

    je retrouve mon ordinateur et le plaisir de voir les nouveaux billets des « amis » virtuels de la blogosphère. Mon téléphone portable rempli mal cet office. Je note ce roman merci

  9. alexmotmots permalink

    Il y a de belles pages dans ce roman, tu as raison.

  10. Il m’attend, j’ai hâte de le commencer !

  11. S’il y a un rythme /Style thriller, je dis « pourquoi pas ? » !

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