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Sublime royaume de Yaa Gyasi

21 août 2020

 

Sublime royaume

Yaa Gyasi

Traduit de l’anglais (Etats-Unis) par Anne Damour

Calmann-Lévy

19/08/2020

374 pages

 

 

 

Gifty, américaine d’origine ghanéenne est une jeune chercheuse en neurologie. Elle fait des expériences sur des souris pour étudier le fonctionnement du cerveau. Sa mère, qu’elle a accueillie chez elle, est atteinte de forte dépression, elle ne parle pas, reste allongée toute la journée, et se nourrit très peu.

C’est grâce à des allers et retours incessants entre le présent, le passé lointain et le passé plus proche que le lecteur va découvrir la raison pour laquelle la fille a choisi cette voie universitaire. L’addiction, thème central du roman, est le fil qui relie le métier de la fille à la maladie de la mère et la mort du frère.

La mère est profondément croyante et Gifty se pose de multiples questions quant à l’existence de Dieu, la pratique religieuse, et les liens entre son orientation professionnelle et son éducation religieuse.

Le pied planté entre deux manières de voir le monde, Gifty a du mal à se faire une place dans cette société américaine, avec ce racisme latent, présent en filigrane tout au long du texte.

J’avoue n’avoir pas suivi avec grand intérêt les innombrables moments passés au sein de la congrégation, au milieu des prières, et j’ai eu bien du mal à ne pas sauter certains passages. J’ai lu ce roman du bout des yeux, sans être vraiment captivée. Est-ce dû à l’écriture ? Aux situations répétitives ? Aux litanies de la mère concernant Dieu ? A cette narration à la première personne un peu trop lisse à mon goût qui relate des faits ou qui s’interroge sans laisser percer d’émotion ? Au milieu de tant de dépression, on se sent soi-même sans énergie, on suit sans plaisir mais sans déplaisir non plus les réflexions de cette jeune femme qui a bien du mal à communiquer avec sa mère, mais aussi avec son frère.

J’ai attendu son voyage au Ghana en me disant que cela allait apporter un peu de couleurs à l’ensemble, et je suis restée sur ma faim.

Il m’est très difficile de définir précisément les raisons de mon indifférence vis-à-vis de ce texte, l’incommunicabilité, un autre thème important du roman, m’a touchée de plein fouet.

J’avais beaucoup aimé No home, mais là, le charme n’a pas opéré. Je n’ai pas pu accéder au sublime royaume (même si j’ai apprécié certains passages). Quel dommage !

 

Merci à NetGalley aux éditions Calmann-Lévy pour l’envoi de ce texte.

 

 

38 commentaires
  1. aifelle permalink

    Ah c’est dommage ; je n’ai pas lu No home. En tout cas j’éviterai celui-là.

    • Je viens de lire de bonnes critiques sur Babelio. J’ai peur que ça ne vienne que de moi, cette impression en demi-teinte. Mais je te recommande chaudement No home.

  2. J’avais également beaucoup aimé No home mais sa construction était déjà assez difficile à suivre alors là je pense que je ne vais pas m’y aventurer…. Tu n’es pas là seule de cet avis 🤔

  3. J’ai hésité assez longtemps… En lisant ton avis je vais faire l’impasse, il y a pas mal de romans intéressants pour cette rentrée alors, il ne faut pas s’encombrer 🙂

    • Tu as raison, il faut aller vers ceux qui nous tentent le plus, sans oublier tous ceux qu’on a dans la PAL.

  4. No Home ne m’avait pas convaincue, j’étais restée en retrait des personnages.. j’ai bien peur que celui-ci fasse la même impression. Il ne passera pas par moi! Dommage que ta lecture n’ait pas été très emballante

  5. Bon… dommage parce que les points d’achoppement que tu soulèves ne m’incitent pas à tenter l’expérience malgré le très bon souvenir que je garde de No home.

  6. No home n’était pas mal du tout, même si passer d’un personnage à l’autre pouvait être frustrant

  7. Je n’avais pas été convaincue par No home, j’attendais des avis… j’aurai donc d’autres priorités ! 😉

  8. A_girl_from_earth permalink

    Hmm je n’avais déjà pas été convaincue par No Home… Ne manquant pas d’autres tentations, je passe.:)

  9. luocine permalink

    encore une fois j’aime bien ton commentaire, je me sens parfois tellement mal à l’aise de ne pas aimer un roman . Je te sens un peu gênée par ton ressenti mais c’est bien pour cela que je n’irai pas vers ce roman. Je crains trop de me retrouver dans le même était d’esprit!

    • Parfois, je n’aime pas du tout et ça ne me gêne pas de le dire mais parfois, c’est plus confus. Alors j’écris avec des pincettes.

  10. J’avais pour ma part beaucoup aimé « No home »… et je comptais me lancer les yeux fermés dans la lecture de celui-ci, mais du coup, je vais sans doute attendre quelques autres critiques.

  11. Didi permalink

    Je suis en pleine lecture et j’ai le même sentiment que toi pour l’instant, j’accroche pas trop…
    Je vais bientôt le finir mais je ne suis pas vraiment emballée.

    • Tu me rassures… Je ne suis donc pas la seule. Je viens de lire un article élogieux et j’ai l’impression d’être insensible.

  12. je pense que je vais rester sur ma bonne opinion de No Home alors!

  13. ok, plutôt No home alors (toujours pas lu…)

  14. Je commencerai par No home, on verra ensuite si je me lance pour celui-ci 😉

  15. alexmotamots permalink

    Je note plutôt No home, dans ce cas.

  16. Oh, dommage, il me tentait beaucoup… du coup, peut-être que je vais lire No home avant… et voir après.

    • Mais peut-être qu’il te plairait. Ce n’est que mon avis. Mais No home vaut le détour en revanche.

  17. Je pense que je lirai plutôt No home qu’on m’a vivement conseillé.

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