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Oublier Klara d’Isabelle Autissier

6 juin 2020

Oublier Klara

Isabelle Autissier

Stock

2019

321 pages

 

 

 

 

J’ai lu ce livre dans le cadre de la Voix des lecteurs de Nouvelle Aquitaine, prix littéraire auquel je participe cette année par l’intermédiaire de ma bibliothèque.

Je ne pense pas que je l’aurais choisi toute seule.

L’histoire se situe à Mourmansk, au Nord du cercle polaire, dans l’URSS de Staline. Klara, la mère de Rubin,  est arrêtée et déportée. Son fils ne sait pas ce qu’elle est devenue, il n’était qu’un jeune enfant. Ce n’est que sur son lit de mort qu’il demande à son fils de partir en quête de son passé. Un drame familial soviétique.

Ce roman aurait pu me plaire. Ces personnages avaient tout pour me séduire, des vies difficiles, rudes, des relations compliquées, un fond de noirceur au fond d’eux, les bons ingrédients pour une lecture comme je les aime.

Mais la sauce n’a pas pris. Je suis restée à distance, j’ai trouvé l’ensemble très froid, assez scolaire. Il m’a manqué une écriture, un souffle. J’ai observé les personnages de loin, sans jamais ressentir d’empathie pour eux. J’ai bien sûr frémi pendant quelques passages un peu violents, mais je le dis à nouveau, l’écriture, trop sage, trop lisse, m’a laissée sur le rivage.

Le procédé manque d’originalité, l’homme qui découvre la vie de sa grand-mère (secret familial plus ou moins enfoui) au moment de la mort imminente de son père, c’est du réchauffé. On apprend ce que chaque personnage a vécu, les dures humiliations qu’il a subies, de manière assez artificielle.

Ce roman manque d’envergure. Moi qui aime les romans sombres, je suis restée sur ma faim. Tout est effleuré, on voit bien que l’auteure tente de décrire les heures les plus sombres de l’Histoire soviétique, mais sans jamais vraiment réussir, elle reste en surface. D’ailleurs, on passe plus de temps sur le bateau de pêche que dans les geôles staliniennes. Je pense que la même histoire écrite autrement aurait pu me passionner.

Je suis globalement déçue.

 

 

37 commentaires
  1. luocine permalink

    Je suis très intéressée par ton billet , le mien paraîtra plus tard car j’ai une liste assez importante de billets préparés. Je sais que ce qui m’a gênée est un peu la même chose que toi. Je trouve que, lorsque Isabelle Autissier décrit la violence du monde de la pêche sur les navires russes, on la croit car on sent qu’elle sait ce dont elle parle. En revanche, les purges staliniennes c’est sûrement une période qui la touche mais on sent plus le travail littéraire que le vécu. Il faut dire que tant d’excellents romanciers russes ont sur raconté cette période .

  2. Oh dommage. Je n’ai pas encore lue l’auteure mais j’avais prévu de le faire ces prochains mois et ce titre me paraissait justement très séduisant. On verra bien… Merci en tout cas pour ton avis très intéressant!

  3. Dommage… le sujet me tentait vraiment…

  4. euh!pas trop tentée, donc je vais faire l’impasse 🙂

  5. Oui, une impression de déjà lu, en tout cas en termes de procédé et comme l’écriture ne se distingue en rien… Cette lecture m’a également laissée de marbre.

  6. aifelle permalink

    J’aime bien l’écouter raconter ses aventures en mer, mais j’avoue que je ne suis pas très tentée de découvrir la romancière.

    • La femme est passionnante, c’est certain ! Je l’ai rencontrée, à l’occasion d’un projet autour de la mer avec des élèves, c’était génial.

  7. Un de moins à noter, c’est parfait !

  8. L’auteure ne m’a jamais tentée, elle parle très bien de la mer ( je l’ai souvent entendue en passant au festival de Saint Malo), mais bon, ta note confirme que ce n’est pas suffisant pour faire un bon roman.

  9. Dommage, tu n’as pas la première à ne pas entièrement aimer le roman. Je dis dommage car j’aimerai bien découvrir l’auteur mais je ne le ferai peut-être aps avec ce titre…

  10. Comme le dit Jérôme, un de moins à noté. Je ne m’en plaindrai pas!

  11. alexmotamots permalink

    Ca arrive. J’espère que ta prochaine lecture sera meilleure.

  12. Il est aussi en prêt dans ma bibliothèque (je suis des Deux-Sèvres, tu es d’où?) pour le même prix. Je n’étais déjà pas très emballée par cette lecture, je pense que je vais m’abstenir du coup…

  13. ahhh un livre qu’on n’a pas à lire alors! 🙂

  14. J’avoue que je ce genre de roman ne m’attire pas spécialement…

  15. Je me méfie toujours de ces célébrités qui s’improvisent écrivain, même si parfois, certains parviennent à cumuler plusieurs talents (je pense notamment à Bernard Giraudeau dont j’avais beaucoup apprécié, à ma grande surprise, Les hommes en mer, pour rester dans le maritime…).

  16. Patrice permalink

    Je passe donc mon tour, dommage car j’apprécie tout ce qui touche à l’histoire soviétique.

    • Ah oui mais je pense que ce roman ne pourrait pas combler ton désir de découvrir des choses sur l’histoire soviétique.

  17. Il est dans ma pile à écouter. Son tour viendra un jour mais pour celui-là aussi je ne mettrai pas la barre trop haut.

  18. Et bien je ne lirai pas ce roman. D’autant que je reste sur une mauvaise expérience avec Isabelle Autissier. Il y a quelques années, j’ai assisté à une lecture publique d’un de ses romans sur la patagnonie… Et je l’ai trouvée tellement soporifique dans sa façon de lire que…. bof bof bof !

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