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Le ciel par-dessus le toit de Nathacha Appanah

14 janvier 2020

Le ciel par-dessus les toits

Nathacha Appanah

Gallimard

2019

124 pages

 

 

 

 

« Bon sang, comment faut-il la mener cette putain de vie pour qu’elle ne vous morde pas au quotidien ? »

D’entrée de jeu, un texte d’un jeune homme écrit en prison. Belle entrée en matière, on plonge dans un univers sordide avec de très jolis mots. Lui, c’est Loup, un jeune de 17 ans, qui a conduit la voiture de sa mère (sans avoir le permis) pour rejoindre sa sœur, celle qui lui avait murmuré une promesse à l’oreille, juste avant de quitter la maison familiale, c’était il y a dix ans. Il a provoqué un accident en roulant à contresens. Il se retrouve en prison (c’est étonnant, mais bon.)

Il y a un ton qui m’a saisie d’emblée sans prévenir. Il y a des images qui se sont fixées comme des instantanés dans mon esprit. Il y a ce va-et-vient dans le temps, ces chapitres qui ne se suivent pas de manière chronologique et qui chavirent, s’entrechoquent pour nous dire la souffrance. Il y a ce qu’on dit à voix feutrée mais qui nous hante, comme un baiser appuyé d’un homme à une enfant. Il y a cette jolie construction qui frise la destruction. Il y a cette fin admirable de l’avant-dernier chapitre (j’aurais bien fini là-dessus, moi, mais bon.)

Mais il y a aussi ces phrases longues avec parfois trop d’énumérations. Et cette brièveté qui empêche le lecteur de s’installer confortablement dans l’histoire. Et par conséquent qui risque de me faire oublier trop rapidement ce que j’ai lu.

Comme un leitmotiv, revient cette litanie « le ciel si bleu, si calme » qui a donné le titre au roman. Verlaine accompagne ces personnages cabossés. Le bleu du ciel comme un écho en négatif du noir intérieur de chacun d’eux. La poésie pour dire le mal-être, pour dire la douleur, pour dire le manque.

 

 

 

40 commentaires
  1. Je ne suis toujours pas décidée pour ce roman, le thème me tente, m’intéresse, lire ce que l’auteure en a fait. Je crois que j’y viendrai à la publication en poche, ce que tu en dis me le confirme.

  2. J’ai beaucoup aimé ce livre. Tu les décrits si bien en parlant d’êtres cabossés. Merci

  3. aifelle permalink

    Je n’ai pas encore lu cette auteure. J’hésite un peu. Je tenterai à la bibli.

  4. Je n’ai lu que La robe de mariée (heu de mémoire c’est le titre?) sans enthousiasme particulier

  5. Cette façon d’écrire m’avait beaucoup plu dans le seul livre lu d’elle « Tropique de la violence ».
    Je crois que ça pourrait me plaire.

  6. Ce que j’aime avant tout avec Natacha Appanah c’est sa plume, le rythme qu’elle donne à ses récits et qui illumine des histoires souvent difficiles 🙂

  7. luocine permalink

    le monde de la souffrance de la prison me semble rarement bien décrit , je trouve qu’en France on est trop conditionné par les images qui viennent des USA. J’ai eu l’occasion de connaître la prison des femmes pour y avoir donné des cours et j’ai rencontré le personnel encadrant. Je trouve rarement dans les livres et dans les films ce que j’avais ressenti : l’extrême solitude des personnes qui y sont incarcérées .

    • Et bien dans ce livre, on ne parle pas de la prison ou très très peu, puisque ce sont des flash back.

  8. C’est une auteure que j’ai toujours voulu lire parce qu’elle est Mauricienne, du coup ça me rend curieuse. Bon, yapluka la caser (un jour).:)

  9. je l’ai noté celui-ci!!! et encore plus après avoir lu ta chronique!!!
    j’ai beaucoup aimé 3tropique de la violence » elle a une manière d’écrire qui me plaît beaucoup 🙂

  10. Tu n’es pas totalement convaincue on dirait.

  11. Delphine Olympe permalink

    Je n’ai pas du tout accroché… D’ailleurs, c’est bien simple, je l’ai lu cet été et j’en garde si peu de souvenirs que même en lisant ton billet, je me demandais si j’avais bien lu ce livre…

  12. Une autrice que je souhaite découvrir… peut-être pas avec ce titre, toutefois.

  13. « Tropique de la violence » m’avait bouleversée. J’en garde un excellent souvenir. J’ai tenté de remettre ça avec celui-ci. Les blancs d’oeuf n’ont pas fait neige… J’ai lâché l’affaire à mi-parcours. Il J’aurais pu, au moins, me rendre à «cette fin admirable de l’avant-dernier chapitre». J’y reviendrai peut-être…

  14. J’avais beaucoup aimé Tropique de la violence et j’ai écouté celui-ci en audio, vraiment beau également! Mais je me rends compte que depuis son écoute le mois dernier il ne m’en reste pas grand chose… Son précédent m’avait davantage marquée.

    • Bah voilà, c’est le problème. Et mon fils qui l’a lu quelques semaines avant moi, ne s’en souvient plus non plus et pourtant, sur le moment, il a aimé aussi… Quel dommage !

  15. autrice jamais lue pour ma part mais je n’en fais pas une priorité, à te lire et à lire les commentaires…

  16. alexmotamots permalink

    Le personnage de la mère m’est resté en mémoire. Le reste s’est effacé.

  17. Oh ben mince, je l’avais noté suite à un avis enthousiaste de quelqu’un de mon club de lecture. J’hésite du coup. On verra, s’il croise ma route.

    • Mais il est agréable à lire ! C’est juste qu’on l’oublie trop vite. L’écriture est très belle.

  18. Pas tentée, j’ai du mal avec les histoires qui ne sont pas chronologiques. Et puis si les phrases sont longues et qu’il y a plein d’énumération, ça risque de me lasser très vite , même si c’est très court !

  19. Je vois que tu es moins enthousiaste que moi mais en même temps j’ai lu ce roman il y a déjà un ou deux mois et il ne restera pas si marquant que ça…

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