Le blog se réveille avec Les fantômes du vieux pays de Nathan Hill
Nathan Hill
Traduit de l’anglais (Etats-Unis) par Mathilde Bach
Gallimard
2017
720 pages
J’ai senti dès les premières phrases que ce roman bercerait mes heures réunionnaises tranquillement. Il est des livres qui nous séduisent immédiatement, le coup de foudre littéraire.
Les pavés ne m’attirent pas plus que ça, parce que j’ai besoin de changer souvent de livre, d’univers, et qu’avec un pavé, on en prend parfois pour de longues journées, voire de longues semaines si les journées sont bien occupées. Et pourtant j’ai ouvert celui-ci en toute confiance.
Il est étonnant ce roman. Dès le début, deux questions sont posées : qui est réellement la mère du narrateur ? Pourquoi l’a-t-elle abandonné à l’âge de 11 ans ? Et nulle réponse n’est apportée avant… longtemps. Mais on ne peste pas devant la volonté flagrante de l’auteur de retarder les révélations. Au contraire, on patiente et on se passionne.
Le narrateur est un écrivain qui n’a réussi à publier qu’une nouvelle. On découvre la vie de sa mère au fur et à mesure qu’il la raconte, à petites touches.
J’ai vraiment aimé être malmenée, lire au gré des caprices de l’auteur sans être rassasiée, me contenter de ce qu’il m’offrait parce qu’il me l’offrait sur un plateau. Le roman entrelace donc les histoires, jusqu’à la toute fin et le lecteur s’égare dans les entrelacs avec bonheur pour se raccrocher à la boucle d’une petite révélation offerte avec parcimonie.
Les échanges entre l’éditeur et le narrateur, souvent ironiques, sont aussi une critique de la société et on les lit avec un petit sourire aux lèvres. S’il écrit un livre à sensation, il vendra, lui serine l’éditeur, alors que s’il écrit un livre d’initiation, et si, de surcroit, celui-ci fait dans les 700 pages, il ne vendra pas et n’aura que 10 lecteurs. Reflet de notre temps. Heureusement, le challenge pavé de Brize nous prouve qu’il existe encore des lecteurs de vrais bons gros romans.
Je n’ai pas dit que ce roman est aussi un panorama de l’histoire des Etats-Unis des années 1968 à aujourd’hui.
Je n’ai pas dit non plus qu’il avait un côté original, notamment quand l’auteur écrit un chapitre à la manière des romans dont vous êtes le héros. Passage succulent qui permet d’avoir une vision extérieure sur le narrateur, ses actions, ses vulnérabilités.
Ai-je dit que c’était un très bon roman ?
Et première participation au challenge de Brize.
J’ai hate de le commencer ! 😀
🙂
C’est un très bon roman, parfait en été !
Et oui !
Un coup de foudre littéraire ? Voilà un sacré argument ! J’avais bien sûr repéré ce livre mais sans en faire une urgence. Maintenant, j’y réfléchis sérieusement !
Ah, ah, j’aime faire remonter les livres en haut de la liste à lire.
Je suis en pleine lecture ; j’atteins les 500 pages. Des longueurs de-ci, de-là m’ont un peu lassée, mais j’avoue que plus j’avance, plus je tourne vite les pages. L’ensemble est passionnant.
Je n’ai ressenti aucune longueur, pour ma part. Mais il est vrai que plus on avance dans le roman, plus vite on tourne les pages.
J’en ai fait un coup de coeur pour la médiathèque. Tu ne parles pas de l’étudiante tricheuse, du fou de jeu, là aussi il y a de quoi se régaler;..
Tu as totalement raison, je ne parle pas de tout… ah ce fou de jeu, quel personnage !
Coup de foudre pour moi aussi .
🙂
très convaincant je l’ai dans mon pense-bête…
Il ferait bien d’entrer maintenant dans une PAL…
Excellent roman… encore meilleur, j’imagine, dégusté dans la torpeur réunionnaise 😉
Tout à fait !
Je veux le lire depuis sa parution mais… Enfin, j’ai vu qu’il sort en poche dans quelques semaines donc, je n’aurai plus d’excuse 🙂 d’autant que ton billet me conforte…
C’est ça, tu n’auras plus aucune excuse !
tu reviens en force et en qualité !! Ce livre est dans ma liste depuis un certain temps , tu le racontes bien et pas trop comme d’habitude . Je vais le chercher en médiathèque de toute urgence.
J’espère que tu le trouveras et que tu l’apprécieras autant que moi.
Ca me tente terriblement. Il me semble que j’avais lu des billets élogieux sur ce roman.
Oh oui il y a eu pas mal de billets élogieux !
J’ai failli le retenir pour cette année, mais ma bibliothèque ne fait plus de prêt longue durée pour les vacances, donc je ne pouvais pas partir avec l’exemplaire. Partie remise, peut-être !
Ah, dommage !
Il ne devrait pas tarder à sortir en poche… je note, bien sûr, tu nous convaincs autant que ce roman t’as convaincue. Je comprends ta réticence concernant les pavés, j’ai moi-même profité du Pavé de l’été pour sortir un titre de 1200 pages de ma PAL, qui m’a occupée pendant toutes mes vacances !! Heureusement, il était bon !
Et finalement, j’ai lu trois pavés cet été… le troisième est en cours… et des plus courts pour m’en remettre mais qui m’ont déçue, comme quoi.
Bon réveil au blog !
Je lirai ce titre à sa sortie en poche.
Bonne idée !
Un pavé qui m’avait passionné.
Je comprends ! 😉
J’ai réservé ce titre à la biblio…je suis donc bien contente de voir une bonne critique ! ça va m’encourager à le lire .
J’espère qu’il te plaira autant qu’à moi.
oh que tu le vends bien!!! je ne l’avais pas encore noté, je le fais tout de suite !
Chouette !
Un excellent roman, tellement ambitieux, surtout pour un premier roman !
Tout à fait d’accord.
Pas facile de faire un billet sur ce roman tant il est foisonnant. J’ai moins aimé que toi mais il mérite son succès et je pense que Nathan Hill est un auteur à surveiller.
J’ai acheté ce roman et ne l’ai pas encore lu. Contrairement à toi j’aime les pavés et pas du tout les livres minces. J’aime m’enfoncer dans les histoires et partager longtemps la vie des personnages. Je sens que je vais être gâtée !
Tu devrais te régaler, il est magnifique ce roman !