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Le bal des folles de Victoria Mas

5 janvier 2020

Le bal des folles

Victoria Mas

Albin Michel

2019

250 pages

 

 

 

 

L’action se situe à la fin du XIXème siècle, à l’hôpital de la Salpêtrière et l’on suit quatre femmes, enfin plutôt deux parce que très vite on se rend compte que l’auteure focalise son attention sur deux personnages : Geneviève l’infirmière et Eugénie qui voit et entend les morts.

On part avec l’idée de lire un livre sur la folie et finalement on lit un livre sur le spiritisme. Alors, bien sûr, on nous parle de Charcot et de sa manière de mettre en scène l’hystérie des femmes, on évoque la condition féminine à cette époque et cette manière qu’avaient les hommes de décider pour les femmes qu’elles soient leurs épouses, leurs filles, leurs nièces… On nous présente succinctement la vie des femmes dans ce lieu sordide. Mais il est difficile de se faire des images nettes, tout reste flou et vague. J’ai eu l’impression que l’auteure survolait plus son sujet qu’elle ne le développait.

Pour qui a lu La salle de bal de Anna Hope, comme moi, ce roman parait bien fade à côté. Il n’a pas sa profondeur, son intérêt et Victoria Mas n’a pas le talent de conteuse de l’auteure britannique. Les personnages sont assez caricaturaux, leur personnalité est peu creusée, et puis cette répétition à tout-va des termes « les folles » ou « les aliénées » est vite lassante.

N’empêche qu’il ne faisait pas bon être une femme éprise de liberté en 1885 ! La société patriarcale nous faisait vite rentrer dans les rangs.

« Son corset la gênait horriblement. Aurait-elle su qu’elle allait parcourir une aussi longue distance, elle l’aurait laissé dans l’armoire. Cet accessoire a clairement pour seul but d’immobiliser les femmes dans une posture prétendument désirable –non de leur permettre d’être libres de leurs mouvements ! Comme si les entraves intellectuelles n’étaient pas déjà suffisantes, il fallait les limiter physiquement. A croire que pour imposer de telles barrières, les hommes méprisaient moins les femmes qu’ils ne les redoutaient. »

Je ne me suis certes pas ennuyée, il y a des idées et le scénario est plutôt bien mené mais ce roman ne me laissera pas un souvenir impérissable, il manque de subtilité, il dit trop et ne suggère pas assez à mon gré.

52 commentaires
  1. Décidément, la lecture des billets me suffit largement, ce livre ne passera pas par moi… Et pourtant, il marche vraiment bien !

  2. Superficiel, répétitif, trop appuyé, ( en enfonçant des portes ouvertes ), nous nous retrouvons. Un propos historico-féministe ne suffit pas à écrire un roman. C’est ça qui me démoralise le plus avec ce livre, il joue avec le féminisme pour emporter l’adhésion, où est la littérature ?

  3. Je dis définitivement non à ce livre malgré le thème très intéressant! ( est-ce que le livre d’Anna Hope traite du même sujet?)

  4. Stephie permalink

    Bon, les avis étant loin d’être unanimes, je me demande si je vais tenter le coup 🙂

    • Ce ne sont que nos avis… Il y en a beaucoup de très bons.

      • Stephie permalink

        Oui, je sais, mais comme tout le monde je croule sous les envies alors je priorise, et c’est forcément subjectif 🙂

  5. c’est exactement ce que je craignais… Le roman d’Anna Hope m’a tellement plu que j’ai peur de comparer…
    mes profs nous ont tellement rabâché les oreilles avec : « chaque fois que Charcot entrait dans la salle commune, les femmes faisaient des « crises » dès qu’une commençait, cela devenait collectif »
    je cite…

  6. Ah, voilà un avis qui ressemble au mien. Je pense avoir aimé davantage que toi, mais mes reproches sont les mêmes. Surtout au sujet du thème.

  7. Une histoire prenante à mon avis, différente du très beau livre d’Anna Hope. Une belle découverte pour moi. C’est une richesse que d’échanger nos avis 😉

    • Bien sûr ! Tout le monde ne réagit pas de la même façon et heureusement sinon, certains livres ne seraient jamais lus.

  8. Delphine Olympe permalink

    Oh ! Quelle surprise, ce commentaire 😀 😉

  9. Ton avis en rejoint beaucoup d’autres, j’avais déjà décidé de passer outre (mais une recommandation de ta part aurait pu me faire changer d’avis !). comme toi, j’ai beaucoup aimé La salle de bal, je préfère rester sur l’impression laissé par ce titre..

  10. A_girl_from_earth permalink

    Ah mais oui, quand j’ai vu ce titre, ça m’a tout de suite fait penser à La salle de bal – que je n’ai toujours pas lu donc à choisir, ce sera plutôt ce dernier.

  11. aifelle permalink

    Je vais en rester à « la salle de bal » qui m’a beaucoup plu. Je ne pense pas que je serais plus convaincue que toi par celui-ci.

  12. keisha41 permalink

    Bon, encore un billet déçu, je passe.

  13. luocine permalink

    Je pourrai signer ton billet, j’ai été très déçue par ce roman.

  14. alexmotamots permalink

    Je suis exactement du même avis que toi.

  15. flyingelectra permalink

    le sujet me tentait puis tous vos billets sont arrivés .. du coup je passe mon chemin, ma mère voulait lire le roman de Anna Hope et du coup je vais le chercher

  16. OK! Ce sera sans moi, cette fois.
    Le flou et le vague me rebutent!

  17. Ce que tu en dis est ce que j’appréhendais, ayant aussi adoré La salle de bal. Je ne pense pas le lire du coup.

  18. En fait, vous avez toutes et tous raison…
    Si on compare ce roman avec La salle de bal, il ne tient pas la comparaison, évidemment. Mais faut-il le comparer ? Il n’est certainement pas fait pour toucher les mêmes lecteurs et, ce n’est pas parce que l’intrigue a 2 ou 3 ingrédients semblables qu’il parle de la même chose. Maintenant, si on compare ce roman à l’énorme production de premiers romans de la rentrée (dans les 80 environ…), on peut le placer dans le premier quart, sans problème. Donc, tout est relatif.
    Ce qui en revanche est totalement scandaleux, c’est le bruit autour de ce roman, l’emballement médiatique énorme et la bordée de prix littéraires qui s’est abattue sur lui. Ces excès ne sont absolument pas justifiés. Il y a entre les « chefs d’œuvre » et les « navets » toute une zone où l’on trouve par exemple ce genre de roman honorable qui peut toucher un public large et franchement, ce n’est pas une si mauvaise chose : un peu d’histoire, quelques éléments sur la condition des femmes, tout ceci emballé dans un romanesque plutôt agréable. C’est déjà pas si mal pour grand nombre de lecteurs.

    • Le bruit autour de ce roman n’est-il pas dû au nom de l’auteure ?
      Je n’ai pas suffisamment lu de premiers romans pour le situer… J’ai été déçue parce que, justement, j’en avais entendu le plus grand bien sur France Inter (par exemple) et qu’à mon avis, il n’est pas à la hauteur de son ambition.
      En tout cas, nous sommes d’accord, ce n’est pas un chef d’oeuvre, ni un navet !

      • haaaaaaaaaaaaaaa! je viens de voir que c’est la fille de!

      • Et oui ! Il a fallu qu’on me le dise pour que je comprenne !

      • emballement médiatique moutonnier… ça se produit chaque année (cf La vraie vie l’année précédente, pas un chef d’œuvre non plus) ; je rêve d’un peu plus de modulation sur toute la gamme des appréciations 🙂

      • Tu as raison.

  19. Pas lu, malgré les encouragements à le faire de certains de mes proches. Il semble néanmoins que ce roman ait beaucoup fait parlé de lui lors de la dernière rentrée littéraire. je verrai peut-être plus tard, lors de sa sortie poche et lorsqu’il sera moins en avant partout !

    • Oui parfois, il faut attendre un peu que la mayonnaise retombe pour apprécier un livre, loin du tapage médiatico-bloguesque !

  20. Un premier roman qui a eu un beau succès, tant mieux pour sa jeune auteure mais clairement, il me paraît surcoté…

  21. Ton avis rejoint ce que j’ai pu lire par ailleurs. Bien, sans plus. Pourquoi pas donc, un jour où j’ai envie de plus léger mais bon vu le sujet…

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