La papeterie Tsubaki de Ito Ogawa
Ito Ogawa
Traduit du japonais par Myriam Dartois-Ako
Editions Philippe Picquier
23 août 2018
374 pages
J’ai lu ce roman juste après Instantanés d’Ambre de Yoko Ogawa dont je n’ai pas parlé parce que j’étais incapable d’en dire quoi que ce soit d’intéressant hormis le fait que j’avais aimé… Un peu bref !
Ce roman est à l’opposé de celui de Yoko, il est aussi lumineux que l’autre est sombre, aussi naturel et ancré dans le réel que l’autre est onirique et ancré dans la folie. Il ne se passe pas grand-chose ni dans l’un ni dans l’autre, mais chaque auteure, à sa manière, parvient à créer une atmosphère, son atmosphère.
Je vais arrêter là ma comparaison.
La papeterie Tsubaki est un lieu serein dans lequel on a envie d’entrer sur la pointe des pieds. On y va pour acheter de la papeterie, certes, mais surtout pour rencontrer celle qui a repris l’activité à la mort de sa grand-mère, et qui est aussi et surtout écrivain public, celle qui écrira ce qu’on n’arrive pas à mettre en signes soi-même. Et là, on découvre un monde incroyable : il ne s’agit pas que de mots, mais aussi de papier, d’encre, de timbre, de calligraphie. Sans aucun ennui, nous plongeons dans cet art avec un plaisir non dissimulé, en essayant d’en comprendre toutes les subtilités. Sublime.
La bonté du personnage, sa soif de faire au mieux, son exigence, la rendent extrêmement attachante. Son rapport à sa grand-mère, une femme sévère et exigeante mais qui l’a formée à l’art de l’écriture et à la calligraphie, évolue au fur et à mesure qu’on tourne les pages. Cette maîtresse-femme est l’être essentiel. Celle qui n’est plus mais qui occupe sans cesse le cœur et l’esprit de sa petite-fille. C’est une histoire de transmission avant tout.
Ce roman nous permet de découvrir un monde totalement inconnu d’un occidental, il nous plonge dans un Japon merveilleux et on en ressort calme et apaisé, détendu et avec un sourire aux lèvres.
Parfois, j’ai tiqué devant telle ou telle réaction d’un personnage, la trouvant niaise ou trop emplie de bons sentiments, mais globalement, ce qui prévaut c’est la quiétude, la fascination. C’est tout simplement un roman qui dépayse, emprunt de mélancolie et de douceur. On a juste envie de dire : c’est beau ! Et toutes ces pages de signes japonais donnent à l’histoire de l’authenticité.
Est-ce par opposition à ma lecture précédente que j’ai été tant charmée par ce roman ? Je ne sais pas. C’est vrai que je recherche souvent dans un roman, un univers plutôt sombre et tragique, dur et âpre, j’aime être bousculée, dérangée, (les deux derniers livres chroniqués démontrent le contraire….) mais là, j’ai été happée dès les premiers mots par cette atmosphère paisible. Je le conseille à tout le monde !
Je suis ravie que tu l’aies aimé ; j’en ai fait moi aussi une lecture très apaisante. Et belle, tu as raison.
C’est peut-être toi qui m’a donné envie de le lire…
Ohlala bien vu, après « Instantanés d’ambre » que j’avais aimé pour les qualités de la plume de Yôko OGAWA, je devrais beaucoup aimer celui-là…
Oh oui je suis sûre qu’il te plairait !
Apaisant? cela pourrait m’intéresser, si ce n’est pas trop niais?
Ah non globalement pas niais !
ma moitié l’a lu et a beaucoup aimé. Il m’attends bien sagement dans ma PAL. Et si tu veux continuer dans la littérature japonaise et aller à contre courant, je te propose Yukio Mishima que je découvre enfin…un GRAND ! exceptionnel ! J’en profite pour te souhaiter une belle nouvelle année ! bises
Bonne année à toi aussi Guillaume !Je note Yukio Mishima. Merci.
Oui un roman apaisant !
Complètement.
Je voulais le lire celui-ci… il faut vraiment que je me le procure !!!
Je l’ai trouvé à la bibliothèque.
J’ai adoré !
Je n’irai pas jusque là mais j’ai passé un bon moment.
Je l’ai, celui-là… et je vais sans doute le lire bientôt. L’atmosphère semble avoir plu à tout le monde.
Ah bah si tu l’as, il ne te reste plus qu’à l’ouvrir.
Pourquoi pas ? J’avoue que j’avais laissé tomber Le restaurant de l’amour retrouvé, avec une overdose de bons sentiments… (je m’agace moi-même de n’aimer ni les romans trop durs, ni les trop tendres !)
Je ne lirai pas cet auteur tous les jours… Moi, je fuis les bons sentiments en général, mais les romans bien noirs, j’adore.
Noté depuis sa parution ! Moi tout ce qui touche au Japon me fascine, je suis une inconditionnelle et quand en plus on y parle de ces petits commerces autour entre autres du papier, de l’écriture, du livre, et qui vous emporte dans un autre univers, à contre-courant presque de notre époque, je suis cuite. Enfin, je n’ai malgré tout toujours pas lu ce livre mais j’ai hâte de pouvoir m’y mettre !
Si tu aimes le Japon et sa culture, tu vas adorer !
est ce que tu dis que dans ce roman on voit des exemples de calligraphies japonaises?
Absolument.
Un conseil de lecture que je m’empresse de noter.
Et tu fais bien.
quel engouement ! J’ai eu une expérience moyennement heureuse avec cet auteur, tu me convaincs (presque^^) de persister…
J’adore te convaincre même presque !
Bonjour Krol, ce livre est prévu dans mes prochaines lectures. Après Aifelle, maintenant toi, j’espère qu’il me plaira. Bonne journée.
J’espère aussi.
J’avais aimé aussi mais sans plus, j’ai préféré les deux autres d’elle, « le jardin arc en ciel » et surtout « le restaurant de l’amour retrouvé »
Je note les deux autres titres.
Il n’y a rien à faire, la littérature japonaise et moi, ça ne prend pas …
Oh c’est dommage, moi j’aime beaucoup certains auteurs.