L’enfer de Church Street, Jake Hinkson

L’enfer de Church Street, Jake Hinkson, traduit de l’américain par Sophie Aslanides, Gallmeister, 2015, lu en poche.
Sur un parking, un homme en braque un autre qui lui fait alors une drôle de proposition : il lui donnera les trois mille dollars qu’il a en poche à condition que le braqueur accepte de se laisser emmener en voiture en Arkansas. Trois ou quatre heures de route, pendant lesquelles il sera obligé d’entendre sa confession.
« Pour le moment, nous sommes dans une impasse. Vous voulez me voler. Je refuse de m’arrêter. Si je nous fracasse contre un arbre ou que je nous envoie par-dessus un parapet, peut-être que vous survivrez mais ce n’est pas sûr. Peut-être que vous perdrez un bras ou une jambe. Mais nous pourrions changer la donne. »
Geoffrey Webb, raconte de quelle manière, alors qu’il est plutôt bien intégré au sein de l’Eglise, il va vriller, sévèrement. La faute à quoi ? A son désir bestial pour la fille du pasteur. Les atrocités vont se succéder presque malgré lui. Bah oui, il ne voulait pas, il était obligé, ils se sont réveillés, ils l’ont surpris… Bref, je n’en dirai pas plus.
Ce livre est un petit bijou d’immoralité, d’humour noir de chez noir, de cynisme. On frise parfois le burlesque mais un burlesque à la Tarantino. A travers une histoire sordide, riche en cruauté, l’auteur règle ses comptes avec l’Eglise, avec la religion, avec les petits arrangements des hommes de Dieu. Je me suis régalée.
« S’il n’y avait pas de souffrance, les hommes ne ressentiraient pas le besoin de croire en Dieu. Mais le plus écœurant, c’est que, s’il y a un Dieu, il a justement dû prévoir ça. »
C’est étonnant de se régaler d’un festin de barbarie, non ? Devrais-je consulter ?
Et cerise sur l’hostie, la fin est très réussie, inattendue et en même temps parfaite. Elle ne pouvait être autre.
J’ai au nom du bien du même auteur sur mes étagères, ça promet aussi!
J’en lirai d’autres… et même peut-être celui que tu cites.
Voilà qui m’intrigue : un livre qui a l’air original et en j’apprécie l’humour noir donc il y a des chances que ça me plaise 🙂
Merci pour la découverte !
De rien !
Découverte qui date de 2015 quand même…
Hé hé, ça semble tout à fait dans la même tonalité que Au nom du bien et Sans lendemain… Je comprends que tu te sois régalée !
Ah tu me mets en appétit pour lire les autres romans !
Tu m’intrigues là ! te régaler avec une telle histoire, ça mérite que l’on s’y penche 😉
Si l’on aime ce genre de texte…
Suis pas contre une dose d’immoralité 😉
C’est toujours bon pour la santé, de temps en temps…
J’aime les règlements de compte avec certaines institutions, mais je n’aime pas Tarantino…… En cas d’envie absolue de dépaysement…. Pourquoi pas 🙂
Alors Tarantino, c’est ma référence, pas sûre que cela soit la bonne…
« Petit bijou d’immoralité, d’humour noir de chez noir, de cynisme, burlesque » – oho, voilà qui pourrait fortement me réjouir ! Si tu consultes, je veux bien l’adresse.^^
🙂 Ok !
Sacrément tentant ! Humour noir et cynisme, c’est mon truc en plumes à moi ! ( et visiblement, il va y avoir du monde à la consultation !)
Oui j’ai l’impression que ce sont des ingrédients qui plaisent bien.
Le roman n’est pas mauvais, loin de là, je l’ai lu sans m’ennuyer mais il n’est pas indispensable non plus. Et il est toujours instructif de voir comment un scénario unique aurait pu être traité par un autre écrivain : ici il est léger, ailleurs il aurait été sordide et insoutenable. Une simple constatation, sans jugement de valeur.
C’est vrai c’est la façon de le traiter qui est importante, et là, ça m’a bien plu.
J’avais bien aimé « Au nom du bien » , je pense que cet auteur a beaucoup de talent.
Décidément ce titre est noté.
Bonjour Krol, lu et chronique il y a 7 ans. J »avais énormément aimé parce que j’avais trouvé le personnage de Geoffrey Webb attachant. L’histoire est très bien menée. Un très bon roman. Bon dimanche.
Oui un roman mené de main de maître.