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Un homme presque parfait de Richard Russo

16 mars 2021

Un homme presque parfait

Richard Russo

Traduit de l’anglais par Jean-Luc Piningre, Josette Chicheportiche et Françoise Arnaud-Demir

La Table ronde

Lu en poche

1995

780 pages

 

 

« Nous sommes les forgerons des chaînes qui nous entravent. »

Sully est un loser, un loser magnifique, un type qui pourrait n’être qu’un sale type, on pourrait le détester, mais non, il nous séduit. Divorcé, il ne s’est jamais occupé de son fils, n’a aucun scrupule, se moque méchamment de ce pauvre Rub mais a besoin de lui pour mener à bien les travaux qu’il fait pour un autre type pas clair et avec qui il est en procès, il a peu d’égards pour sa maîtresse, une femme mariée avec qui il entretient une relation depuis vingt ans… bref, un type pas très fréquentable.

Sept jours à suivre les habitants de la petite ville de North Bath, une petite ville aussi malchanceuse que ses habitants (à moins que ça soit l’inverse), sept jours à écumer les bars, à accompagner les personnages dans leurs déboires, à comprendre les relations des uns avec les autres, les inimitiés comme les acoquinages, la haine de Sully pour son père comme l’étonnante relation qu’il entretient avec sa vieille logeuse Miss Beryl.

S’il m’a fallu environ une cinquantaine de pages pour entrer dans ce roman, ensuite, j’ai eu bien du mal à le lâcher. Richard Russo, pour la troisième fois, m’a éblouie par ses compétences de conteur. Il se passe si peu de choses et en même temps il s’en passe tant. L’observation qu’il fait de la société américaine provinciale est si juste, si crédible. Les situations cocasses, les personnages tous plus fantasques les uns que les autres et tellement fouillés qu’on est certain à la fin du livre de les avoir vraiment rencontrés, l’art de mettre l’accent sur les failles des personnages pour mieux nous en révéler la profondeur, cette atmosphère si particulière à Richard Russo empreinte de nostalgie et de réalisme, l’humour, cet humour qui m’a fait m’esclaffer à plusieurs reprises, et les dialogues si exquis, tout, tout m’a séduite.

Décidément j’aime la petite musique des mots de Richard Russo et j’en redemande…

« Si on voulait mener une vie insouciante, il fallait obéir sans réserve à l’absence de toute règle. »

 

 

Et avec ce roman, je participe enfin à l’objectif PAL d’Antigone.

39 commentaires
  1. keisha41 permalink

    ha oui, un de ses meilleurs!!! Je crois qu’on retrouve Bath et Sully dans un autre roman

  2. Je crois que c’est à ce jour mon titre préféré de cet auteur.

  3. aifelle permalink

    Ce roman a accompagné le premier confinement chez moi et je ne l’en remercierai jamais assez ! J’ai enchaîné assez vite avec « A malin, malin et demi ». C’est un bonheur de retrouver certains personnages, dont Sully bien sûr et d’en découvrir d’autres tout aussi attachants.

    • Oui je me souviens de ta lecture de ce titre… Moi c’est Le pont des soupirs qui m’avait permis de lire à nouveau pendant le confinement.

  4. J’ai pris son dernier roman à la bibliothèque et je note celui-ci…. 😉

    • Son dernier est pour l’instant celui qui m’a le moins séduite… mais tout est relatif, je l’ai aimé quand même…

  5. luocine permalink

    un auteur que je dois à la blogosphère et dont j’aime tous les romans.

  6. Et bien il faut que je le note pour une prochaine lecture, merci de ton avis (et des 3 autres en commentaires 🙂 )

  7. c’est pour bientôt c’est sûr! depuis le temps que les livres de cet auteur sont dans ma PAL 🙂

    • Tu n’en as lu aucun, encore ?

      • non… ils s’accumulent
        j’ai eu grand passage à vide ces derniers mois alors je lis en fonction des chroniques dans les blogs …
        J’ai l’impression que cela repart un peu 🙂

  8. Richard Russo n’a pas son pareil pour passionner avec des histoires toutes simples !

  9. je crois qu’il faut absolument que je découvre cet auteur! Lequel me conseilles tu pour commencer ?

  10. Quel roman dé-lec-ta-ble! Je l’ai lu l’an dernier et j’ai été complètement sous le charme. On est en si bonne et simple compagnie, avec Russo! J’oubliais… elle est rendu à combien de livres, ta PAL, avec ce Russo en moins?!

    • Russo est incroyable, j’adore… Je vais continuer à le lire. Le prochain sera A malin, malin et demi pour retrouver les personnages de celui-ci. Ma PAL ? Je ne sais jamais parce qu’il y en a partout, je ne les range pas dans un coin spécifique et donc, je ne peux la quantifier, ce qui n’est pas plus mal, d’ailleurs.

      • Je te souhaite de belles retrouvailles avec A malin, malin et demi.

        Pour la PAL, tu as raison, mieux vaut ne pas compter!

  11. Il faut vraiment que je découvre Russo! Son dernier roman est toujours dans ma pal…

  12. Il faut que je continue à découvrir cet auteur.

  13. Il faut que je le découvre enfin! En 2021,je lui donne sa chance!

  14. J’ai hâte de passer sept jours à écumer des bars !

  15. Je n’ai lu que Le pont des soupirs et je me dis à chaque fois qu’il faut que je continue avec cet auteur !

    • Tu devrais, oui ! Surtout si tu as aimé Le pont des soupirs, c’est aussi avec celui-ci que j’avais découvert Russo.

  16. Comme toi il y a assez longtemps j’avais commencé ce roman et… je l’avais arrêté après une trentaine de pages, ton billet et la lecture du Pont des soupirs cet été me donne envie de le reprendre, ce bouquin !

  17. Patrice permalink

    Je l’ai depuis quelques années dans ma bibliothèque, voilà une belle invitation à le sortir. C’est vrai que j’ai lu beaucoup de bonnes choses sur l’auteur et notamment ce livre ces derniers mois dans la blogosphère. Et la citation que tu mets en haut de ta chronique est vraiment très joli !

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