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L’herbe de fer de William Kennedy

5 Mai 2020

L’herbe de fer

William Kennedy

Traduit de l’anglais (Etats-Unis) par Marie-Claire Pasquier

Belfond

1986 pour la 1ère édition

2018 pour cette édition

280 pages

 

 

Francis Phelan est un clochard, il évolue au milieu des gens qui vivent dans la rue. Il boit, il se bat et se débat, il se cherche. Nous sommes en 1938 dans les rues d’Albany.

Le roman ouvre sur une scène fantaisiste mais puissante. Dans un cimetière, le personnage principal circule, au milieu des tombes, de ses proches, d’un homme qu’il a tué, de son fils mort à l’âge de 13 jours et échange avec ses fantômes avec naturel. J’ai été ferrée d’entrée par ces images. Ce qu’elles disent, ce qu’elles transmettent est indicible.

Ce livre m’a émue au plus haut point, grâce à une écriture magistrale, des passages d’une poésie infinie qui côtoient des situations tragiques, des moments d’une grande violence ou d’une grande détresse, des personnages hauts en couleurs et très attachants. Et puis tout le long du roman les morts apparaissent à Francis, lui parlent, lui pardonnent ses actes, ou non, lui rappellent des moments forts de sa vie passée. J’ai totalement accroché à cet artifice littéraire, il me semble que c’est ce qui fait le charme du livre.

Francis est un homme meurtri, abîmé par ce qu’il a vécu, par ses choix, qui n’ont pas toujours été les bons, par la culpabilité qui l’habite en permanence. Ce roman est aussi noir qu’il est tendre, aussi sombre qu’il est émouvant. Il se situe au début du vingtième siècle mais pourrait se dérouler aujourd’hui. Ces êtres invisibles ou trop visibles sur les trottoirs de nos villes, que l’on méprise, que l’on regarde avec dédain, sont les héros de ce roman. Leurs sentiments méritent notre compassion. Leur âme n’est pas à l’image de leur écorce physique, ce sont des êtres humains avec leurs faiblesses, leurs lâchetés, et leurs remords, comme tous les autres êtres humains qui masquent les  leurs sous de beaux atours.

Ce roman m’a touchée, profondément.

Jérôme a évidemment adoré, Ingannmic a trouvé le récit touchant et vivant, Marie-Claude parle d’un roman frémissant de sensibilité, Mumu a été touchée aussi.

 

 

Ca me fait participer à l’objectif PAL du mois de mai…

39 commentaires
  1. Celui-là, il est sur ma liste d’envies depuis le billet de Jérome… Il me tarde que les librairies ouvrent pour me l’offrir!

  2. Je l’ai acheté par hasard et sa lecture m’a bouleversée…. Ce fut une vraie surprise car je n’en avais jamais entendu parler… Merci d’en parler si bien et de le mettre en avant 🙂

  3. Tu en parles très bien, c’est sans doute ce mélange que tu évoques, entre noirceur et truculence, qui m’avait le plus plu…

  4. aifelle permalink

    Ça commence à faire beaucoup d’avis qui vont tous dans le même sens. Je renote.

    • Hé hé ! Tu fais bien de renoter et attention, hein, je vérifierai que tu le lises bien un jour… 😉

  5. je le note car je ne connais pas l’auteur, et comme les avis vont dans le même sens pourquoi pas?

  6. Déjà repéré, tu confortes mon envie de le découvrir…

  7. Lu à sa sortie il y a longtemps. Très belle évocation de ces années noires. Un film avec Jack Nicholson en a été tiré.

  8. La scène d’ouverture, au cimetière, est un morceau d’anthologie. Impossible à oublier!

    • Tout à fait, c’est elle qui permet d’entrer dans le roman avec appétit… et de ne plus en sortir.

  9. luocine permalink

    Il faudrait sans doute que le confinement dure encore un an pour que je lise tout ce qui m’attire. Mais il faudrait aussi que je puisse me procurer les livres que je vois passer sur les blogs.

  10. oh oh ! aimé par toi, Jérôme… vous donnez envie là !

  11. alexmotamots permalink

    Un roman qui a l’air très fort. Je note.

  12. En lisant ta chronique je me disais avoir lu un billet enthousiaste sur ce roman et il s’agissait naturellement de notre Jérôme Chou…

  13. Patrice permalink

    Jamais entendu parlé, mais noté bien sûr. Ca donne envie. Au passage, en plus de l’objectif PAL, n’hésite pas à participer avec ce livre au défi de Madame lit du mois de mai (consacré aux prix Pulitzer)

  14. Je ne sais plus sur quel blog, mais j’ai « récemment » lu un billet qui encensait ce roman. Tu confirmes donc, je garde le titre dans un coin de ma tête !

  15. Il me semblait bien avoir déjà vu ce roman passer, sans doute chez Jérôme et Mumu. A retenir.

  16. Mais j’avais raté ce billet ! Vive l’Objectif PAL qui me permet… d’allonger ma liste ! 🙂

    • Et oui il t’arrive de rater quelques billets… Ceci dit tu as le temps d’y revenir, je publie peu en ce moment.

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