L’île des oubliés de Victoria Hislop
Victoria Hislop
Traduit de l’anglais par Alice Delarbre
Les Escales
2012
520 pages
Pourquoi ai-je lu ce roman ?
Je suis allée en Crète l’été dernier, j’ai visité l’île de Spinalonga, l’île occupée par des lépreux pendant la première moitié du vingtième siècle. J’ai vu ce roman chez tous les libraires crétois et j’ai, bien sûr, voulu en savoir plus. Je ne l’ai pas acheté mais l’ai emprunté à la bibliothèque.
J’ai reproché au dernier livre chroniqué de n’être pas assez romanesque et comme j’aime jongler avec les paradoxes, je reproche à celui-ci (entre autres) de l’être trop…
Tu ne sais pas vraiment pas ce que tu veux me direz-vous !
Ce roman a été amplement apprécié, il a eu un retentissement mondial, c’est ce qu’on appelle un best-seller, je peux donc me permettre de l’écorner un peu.
En deux mots, c’est l’histoire d’une famille crétoise dont deux membres (à quelques années d’écart) vont attraper la lèpre et être envoyés sur cette fameuse île juste en face de leur village natal.
C’est un roman qui s’appuie sur des faits véridiques, je ne remets nullement en cause sa documentation, il est même plutôt intéressant de ce point de vue. Il se lit très facilement (trop pour moi) et repose sur des secrets de famille, il est donc addictif.
J’ai aimé retrouver les lieux que je connaissais. Je trouve extrêmement plaisant de lire un roman qui se situe dans une zone du monde que j’ai visitée, d’autant plus que j’ai passé pas mal de temps à me promener dans les vestiges de cette île et que je m’y sentais plutôt bien. J’ai compris ce que pouvaient ressentir les personnages qui se retrouvaient sur cette île et qui avaient dans leur champ de mire leur village natal Plaka (qu’un bon nageur pouvait rejoindre à la nage) parce que j’ai vu de mes propres yeux la distance que cela faisait.
Mais qu’est-ce que je lui reproche alors ?
Les personnages sont caricaturaux, une fille gentille très belle et altruiste et généreuse, une méchante très très belle et paresseuse et égoïste, des longues chevelures noires, des beaux grands yeux verts, au diable les nuances. Des parents d’une bonté insondable qui font face à la maladie avec un courage incroyable. C’est dégoulinant de bons sentiments. Une fin dans la même lignée. Tout ce qui m’insupporte. Et puis j’ai été heurtée par le parti pris de l’auteure concernant la «méchante» fille. Elle a trompé son mari et là, très clairement, on sent que l’auteure, condamne ce comportement jusqu’à éliminer le personnage de son histoire de tragique manière. La vilaine n’a que ce qu’elle mérite et la gentille, elle, au contraire, a une fin plus agréable.
Bref, vous l’aurez compris, je suis allée jusqu’au bout parce que le contexte historique est intéressant, que l’histoire se lit toute seule, et que je voulais connaître la fin. Je comprends que ce roman ait eu du succès, il a tout pour plaire au plus grand nombre, à condition de ne pas trop creuser, de passer outre les nombreux clichés et de ne pas être trop regardant sur le style.
Vue de Spinalonga sur Plaka…
Il ne me faisait déjà pas très envie… j’ai acheté récemment un roman se passant à Mykonos, parce que j’y suis allée au printemps dernier, et je n’ai pas pu dépasser les trente premières pages !
Finalement, il ne faut pas lire sur les régions qu’on visite ? Ou alors, les auteurs locaux.
Comme toi, j’ai eu l’envie de lire ce roman une fois rentré d’un voyage en Crète, entre autres sur cette fameuse île mais en allant me renseigner un peu avant de me lancer tête baissée, j’ai subodoré que ça ne serait pas pour moi, pour les raisons mêmes qui sont à l’origine de tes réserves 🙂
Je n’avais jamais eu envie de le lire avant de le voir partout en Crète… Ceci dit, je ne l’ai pas abandonné.
je souris parce que j’en avais pensé exactement la même chose que toi… je l’avais découvert en livre audio et le support me convenait bien. Malgré tous les bémols j’ai rempilé avec Une dernière danse !
http://doucettement.over-blog.com/2015/07/p
Bah moi, je ne tenterai pas un autre roman de l’auteure.
J’ai les mêmes réserves que toi sur ce roman. Mais comme toi je l’ai lu jusqu’au bout.
Pareil ! 🙂
Pour moi ce roman avait eu le mérite de m’apprendre que la lèpre, que je voyais confinée à des époques ou des pays lointains déshérités avait sévi en Europe jusqu’au 20ème siècle. J’ai visité Spinalonga après, et si ce n’est pas un chef-d’œuvre, ce livre n’est pas non plus indigne…
Oui, c’est ce que je dis, d’un point de vue documentaire, il est intéressant.
Ton billet était délectable et m’a fait trop trop rire. Je préfère, de loin, tes photos… que je trouve beaucoup plus inspirantes.
Comme Ingannmic, j’ai tenté de lire un roman se passant à Mykonos (ils sont plutôt rares, comme les romans qui se déroulent en Crète), y étant allée il y a quelques années, mais moi, je n’ai pas été aussi persévérante: je n’ai pas pu dépasser les vingt premières pages!
C’était lequel ? Moi, c’était « Mon ïle », d’Axioti Melpo…
Ah, je ne connais pas, celui-là.
C’était Mykonos » de Olga Duhamel-Noyer
Si mon billet t’a plu, c’est le principal ! 🙂
En revanche, je ne lirai ni l’un ni l’autre livre…
Il me semble l’avoir lu (et visité l’ile!) en tout cas je ne retrouve pas mon billet, en ai-je écrit un? Mon avis est du même genre que le tien et je n’ai pas continué avec l’auteur…
Il te semble… pas bon, ça, si tu ne t’en souviens pas.
je suis de ton avis! j’ai dû être une des premières à ne pas encenser ce roman !!!
j’ai aimé toute ce qui se rapporte à l’histoire de la lèpre,
la partie actuelle est nulle, on ne crois pas une seconde à cette jeune femme imbue d’elle-même…
Il y a une tripotée de commentaires très positifs sur ce roman sur les sites Babelio, ou livraddict… C’est indéniable, il plaît.
Lu sans déplaisir (j’ai appris l’histoire de cette île). Mais je ne lirai pas d’autres romans de l’auteure, je pense.
Pareil !
Tu n’es pas le premier billet plutôt tiède que je lis sur ce roman. Dommage, le thème était intéressant, mais je passe ..
😉
Sur l’île de Spinalonga je viens de lire Vies et morts d’un Crétois lépreux, un récit autobiographique d’Epaminondas Remoundakis suivi d’un essai de Maurice Born. C’est d’une grande qualité, je recommande.
C’est noté !
Je l’ai lu à l’époque de sa sortie, quelque temps après être revenue de vacances crétoises et comme toi, d’avoir visité l’île de Spinalonga. A l’époque, j’avais adoré ce livre, peut-être que maintenant, le côté bon sentiments que tu évoques m’énerverait un peu… Mais des années après ma lecture, mes souvenirs sont uniquement sur Spinalonga et sur le contexte géopolitique de l’époque, donc sur l’aspect instructif du roman. L’histoire en elle -même, je l’ai oubliée !
Selon les périodes de sa vie, on n’aime pas le même genre de livre, c’est sûr.Si tu as oublié l’histoire, ce n’est pas très grave.
Bonjour Krol, 520 pages tout de même. Je passe. Bon dimanche.