De pierre et d’os de Bérengère Cournut
Bérengère Cournut
Le tripode
Août 2019
219 pages
« Les Inuit sont un peuple de chasseurs nomades se déployant dans l’Arctique depuis un millier d’années. Jusqu’à très récemment, ils n’avaient d’autres ressources à leur survie que les animaux qu’ils chassaient, les pierres laissées libres par la terre gelée, les plantes et les baies poussant au soleil de minuit. Ils partagent leur territoire immense avec nombre d’animaux plus ou moins migrateurs, mais aussi avec les esprits et les éléments. L’eau sous toutes ses formes est leur univers constant, le vent entre dans leurs oreilles et ressort de leurs gorges en souffles rauques. Pour toutes les occasions, ils ont des chants, qu’accompagne parfois le battement des tambours chamaniques. » (note liminaire du roman)
Que d’éloges sur ce roman ! Et moi ? Et moi ?
Bah moi, je n’ai pas vraiment ressenti la même chose que la plupart des lecteurs. Disons que mon avis se rapprocherait davantage de celui de Mumu.
J’ai apprécié le côté dépaysant de l’histoire. J’ai appris un tas de choses sur les Inuits. Leur mode de vie, leur nomadisme, leurs chasses, leurs traditions, les relations entre les personnes d’une même famille… Ca m’a vraiment intéressée. Je l’ai d’ailleurs englouti en peu de temps. Mais…
J’avais lu un peu partout que l’écriture était belle, poétique et tout et tout. Malheureusement, je n’ai rien ressenti de tout ça. Les phrases sont très simples. C’est sobre, trop sobre pour moi. L’auteure met à distance son lecteur, qui reçoit des informations mais sans densité littéraire. J’avais l’impression de lire un documentaire plutôt qu’un roman. Une succession de faits, d’événements, loin de toute émotion. J’ai eu du mal à éprouver réellement la rudesse de la vie des personnages, leurs joies, leurs peines. Le personnage principal n’est pas plus attachant que les autres. Allez, si, il y a un personnage qui sort un peu du lot, c’est celui de Sauniq, à la fois mère et fille, un personnage avec une véritable puissance spirituelle… Seuls les chants donnent au livre une dimension poétique mais je n’en ai vu aucune dans le texte de Bérengère Cornut.
C’est un livre captivant pour la découverte d’une culture, visiblement bien documenté, mais nullement romanesque. Cependant le message qu’il nous livre me semble important, aujourd’hui, dans notre société consumériste.
J’avais ressenti la même chose avec « Né contente à Oraïbi » que je me faisais une joie de lire, mais qui m’est tombé des mains, lorsque je me suis rendu compte que c’était plus un documentaire sur les Hopis qu’un roman. Je m’attendais à une tension narrative qui n’est pas venue (mais j’avoue ne pas avoir persisté au-delà de la moitié) (d’où l’absence de billet)
Ah c’était déjà le cas avec son premier roman !…
Tu sais quoi ? J’hésitais, face aux avis contradictoires sur ce titre, tu viens de ma faire basculer vers le « je passe »…
J’en suis désolée…
Nous sommes d’accord 😉
Je crois oui !
J’ai aimé cette sobriété, justement. Et même si je suis complètement passée à côté de la poésie du livre, je l’ai beaucoup aimé.
Un livre, plusieurs lectures… On ne réagit pas tous de la même façon.
Bah je ne sais pas, moi les trucs trop poésie et chamanique, ça ne m’attire pas des masses… Pourtant en savoir plus sur ces populations lointaines;..
Il faut essayer pour savoir si ça convient ou pas.
Tout à fait en phase avec ton avis. Je l’ai lu également, portée par tous les avis que j’ai vu défiler et je n’ai pas trouvé la poésie promise… Un livre intéressant,dans ce qu’il décrit de cette culture, une sobriété de langue qui se prête bien au thème mais, pas de ravissement ni d’éblouissement.
C’est ça !
Gros gros énorme coup de coeur. Et…. je viens de l’offrir des bouquins sur les inuits, les Groenlandais etc… ce livre m’a ouvert une porte au coeur.
Et oui, ce sont tous ces coups de cœur qui m’ont incitée à emprunter ce livre.
Comme souvent sur les blogs, les premiers billets sont enthousiastes ; puis viennent ceux qui sont plus réservés comme le tien. J’étais prête à me précipiter au début, nettement moins maintenant.
C’est assez vrai…
Moi, j’ai lu les premières lignes en librairie, elles m’ont suffi. je ne supporte pas ce type d’écriture blanche.
Cela m’arrive parfois, je lis quelques lignes et… je repose.
j’hésite toujours vue la divergence des avis! si je le trouve à la BM je tenterai peut-être 🙂
Le mieux, c’est effectivement de l’emprunter.
la BM l’aura probablement (changement de bibliothécaire alors suspense 🙂
Je partage complètement ton avis. J’ai été déçue par ce livre tant vanté
Je constate que nous ne sommes pas les seules finalement.
Plus instructif que littéraire ne somme. Du coup ça m’intéresse beaucoup moins…
C’est le problème quand on aime les romans.
J’étais assez curieuse de ce livre moi aussi mais bon, pas d’urgence visiblement mais il reste dans mes petits carnets. Merci pour cet avis nuancé.:)
De rien ! 😉
je lis ton billet, je lis certains commentaires… Je ne sais toujours pas. S’il me tombe sous la main, j’en lirai quelques pages pour me faire mon propre avis.
C’est le mieux à faire !
Ton irritation envers certains aspects risque forts de m’irriter aussi. Mise à distance du lecteur et absence de densité littéraire ne font pas bon ménage chez moi. J’ai son premier roman à lire et je repousse le moment, par crainte justement.
L’engouement pour ce titre ne cesse de m’étonner. Je suis ravie de cet intérêt pour la culture inuite. Reste que du côté de la fiction, je sens qu’il y a mieux sur le sujet.
Tu as son premier roman ! Ca m’intéresserait d’avoir ton avis dessus.
Il n’a pas passé le cap de mon dernier tri! Il est rendu dans la boîte à livres de mon quartier, en espérant qu’il fera le bonheur d’un autre lecteur. J’ai lu quelques pages ici et là… Le ton n’a pas su me retenir…
Donc, « De pierre et d’os » continuera sa vie sans moi!
Je ne vais pas me précipiter. Tu décris bien l’intérêt et les limites de ce livre. Les limites m’arrêtent.
Il y en a beaucoup qui ont apprécié.
Ah, je vois que je ne suis pas la seule…
l’aspect culturel et instructif continue à motiver une prochaine lecture de ce roman, si je le trouve en bibliothèque. Tant pis si cela manque de romanesque !
Dommage (ça arrive ) . Pour ma part, j’ai été complètement immergée dans ce récit.