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La petite communiste qui ne souriait jamais de Lola Lafon

24 juin 2014

la-petite-communiste-qui-ne-souriait-jamaisTitre : La petite communiste qui ne souriait jamais

Auteur : Lola Lafon

Éditeur : Actes sud

Date de parution : janvier 2014

310 pages

 

 

 

 

 

Quand on a mon âge… (et qu’on avait un papa qui regardait beaucoup de sport à la télévision), on se souvient assez bien de Nadia Comaneci. Je ne me souvenais pas qu’elle avait obtenu cette note parfaite de 10 au JO de Montréal en 1976 (j’étais jeune quand même !) mais je me souviens de ses couettes, de son allure…

 

Alors, cette biographie romancée, qu’en ai-je pensé ?

 

Bah, euh, c’est-à-dire que… euh… je n’ai pas été passionnée… et pourtant…

 

Et pourtant Lola Lafon donne vie à son personnage de façon originale. Elle intercale dans le récit des dialogues imaginés entre elle-même et Nadia, ce qui lui donne une profondeur qu’elle n’aurait pas eue sans cet artifice (et ça, j’ai beaucoup aimé !). L’auteure nous présente son récit comme un aller-retour incessant entre ce qu’elle a appris à travers divers documents et les remarques (parfois acerbes) d’une Nadia actuelle méfiante. Et puis tous les silences, les non-dits sont importants… La biographe ne sait pas tout et tant mieux ! Malgré cela, l’histoire de la gymnaste, même si elle est subtilement évoquée, ne m’a pas intéressée plus que ça…

 

En revanche, j’ai apprécié de suivre l’Histoire d’un pays sous le joug du couple Ceausescu. Des hommes, des femmes, des jeunes filles, devenus les jouets d’un système totalitaire… une description sans cesse « redressée » par les interventions de Nadia qui ne veut pas que les occidentaux ne voient que le côté « gris » de la Roumanie de cette époque.

 

Et enfin l’auteure interroge des notions importantes comme : la liberté, le surentraînement sportif, le corps (instrument essentiel des gymnastes et qu’elles ne peuvent pas toujours maîtriser)… et elle le fait bien !

 

Malgré une construction littéraire intelligente, je suis pourtant restée à l’écart, j’ai même réussi à m’ennuyer un peu. Je n’ai pas détesté, je ne l’ai pas abandonné, je lui reconnais des qualités indéniables mais ce livre n’était pas pour moi… ou alors, mon esprit était trop occupé par ailleurs pour lâcher prise…

 

 

 

 

33 commentaires
  1. Hélène Vignal permalink

    Merci Carole de ce retour sincère. Je partage ton avis. Voici ce que j’ai écrit après la lecture de ce texte :
    Livre brouillon dans sa construction. Une enquête, mais aussi un débat entre Nadia Comaneci et Lola Lafon. Le plus intéressant c’est le travail de mémoire, l’impossible dépassement de l’intensité de l’enfance. La question n’est pas de savoir si l’enfance a été heureuse ou malheureuse (ces notions tellement occidentales) mais d’y demeurer fidèle, parce que s’y sont jouées toutes le formes de l’authenticité et du courage. En cela l’enfance de la petite Nadia, affamée, astreinte à six heures d’entraînement quotidien, plus de quarante heures par semaine, sans loisirs, sans autres plaisir que de réussir une figure après vingt-mille tentatives… cette enfance apparaît au bout de l’écriture laborieuse de Lola Lafon, comme le lieu, le moment, où se rassemble la pureté et la détermination de toute une vie. Ceux qui voudraient ouvrir ce livre pour se rincer l’oeil sur les dictatures communistes en auront pour leurs frais. Pas de discours manichéen. Une sorte de malaise dont on sort sans savoir -et tant mieux- s’il faut considérer Belà l’entraîneur comme un mini dictateur ou un génie de la formation de gymnastes, on ne sait plus si Nadia a été amoureuse une fois, ni amie, ni si elle a ressenti pour ses parents les mêmes sentiments que les petites filles de son âge… On ne sait rien. On sort avec l’esprit morcelé, doutant des certitudes qu’on était venu chercher. Est-ce cette écriture étrangement brouillonne ? Est-ce cette construction faite de récits, d’interviews, de conversations téléphoniques et des hypothèses jamais vérifiées de l’auteur ? Est-ce la confrontation à nos propres représentations sur la vie quotidienne dans un état communiste d’avant la chute du mur ? Ou est-ce tout simplement ce mot « roman » inscrit sur la couverture qui nous égare ?

    • Et surtout merci à toi pour cet avis autrement plus argumenté et intelligent que le mien… N’est pas auteur qui veut… on voit que tu sais écrire Hélène !

  2. luocine permalink

    j avais noté ce livre , mais comme en ce moment je suis très difficile sur les livres je crois que je vais le laisser pour plus tard
    Luocine

  3. A la lecture d’un extrait, j’avais choisi de ne pas lire ce livre car le style ne me correspondait pas. Puis, devant les nombreuses chroniques positives, je l’ai pris en bibliothèque. Il y a effectivement plusieurs axes de lecture. Comme toi, la vie et le caractère de Nadia ne m’ont pas convaincue mais j’ai apprécié cette vision du pays, cette analyse du monde des sportifs de haute compétition ( que l’on retrouve aussi dans Courir d’Echenoz) et cette mise en relation entre pays de l’Est et pays capitalistes. Pour son originalité de construction, pour son témoignage, même si ce n’est pas un coup de coeur, ce livre me paraît intêressant à découvrir dans la rentrée de ce début d’année.

  4. Toujours emprunté à la bibli, je sens que je ne vais pas le lire? Ton avis est intéressant, différent d’autres billets.

  5. sous les galets permalink

    Je le commence, là maintenant tout de suite (ce soir ou demain), les bémols que tu mets me parlent, et c’est bien cela qui m’inquiète, j’ai peur de rester à distance, mais j’ai lu des billets tellement enthousiastes que j’ai hâte de le commencer.

  6. J’en suis volontairement resté à l’écart à cause de l’enthousiasme général et en te lisant je me dis que j’aurais sans doute les mêmes réticences que toi.

  7. C’est le premier avis un peu mitigé que je lis, il en faut, cela me permettra d’en attendre moins quand je le trouverai à la bibliothèque. Rien ne presse, d’ailleurs ! 😉

  8. Tant de choses lues sur ce livre…Je ne sais pas si je sauterai là…

  9. J’ai déjà lu trop de choses aussi sur ce livre, ce qui me bloque … et ton avis ne me donne pas envie de le commencer rapidement. Je vais attendre encore quelques temps : je ne me sens pas capable de l’apprécier.

  10. En tout cas, ce livre est très présent sur les blogs.

  11. pas convaincue alors? Je l’ai récupéré hier à ma bibliothèque, je te dirai…

  12. Je veux le lire car je fais partie de la génération Nadia Comaneci, je me souviens encore de ses passages, de son 10. Juste pour replonger dans ces souvenirs.

  13. Avec cette pauvre Nadia ce sont tous les sportifs de l’ex bloc de l’Est qui se révoltent, principalement les nageuses de la RDA que l’on a massacré au nom de l’idéal marxiste. Moi qui suis marxiste tendance Groucho cela me révulse…

  14. J’ai peur de m’ennuyer moi aussi…

  15. J’ai été totalement convaincue par ce livre, la biographie de la sportive ne me semble pas, comme tu le dis, être le sujet principal de ce livre. C’est l’absence de manichéisme que j’ai trouvé intéressant, ainsi que le souligne Hélène (par contre, je ne partage pas son avis sur « L’écriture laborieuse » de Lola Lafon), et ce doute, cette absence de réponses est justement ce qui m’a attachée à ce livre. Le mot « roman » me semble donc juste, plus juste que biographie en tout cas. Les relations le corps sportif et la politique, je connais peu de titres qui en traite. Il y a bien sûr, comme le rappelle Jostein, ce pur bijou de « Courir » !

  16. je viens de finir le livre et j’aurais pu écrire la même chose que toi, ça n’a pas été un mauvais moment de lecture mais l’ennui n’était pas loin.

  17. je suis « rentrée » entièrement dans ce livre!

  18. Jean-Pierre Leroy permalink

    Merci pour vos commentaires. Voici les miens: http://la-petite-communiste.blogspot.com

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