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Banquises de Valentine Goby

27 octobre 2013

Titre : Banquises

Auteur : Valentine Goby

Éditeur : Albin Michel, 2011

210 pages en poche

 

 

 

Après la lecture « coup de poing » de Kinderzimmer, j’ai souhaité découvrir d’autres livres de cette auteure. J’ai commencé par Banquises, tout simplement parce qu’il s’est retrouvé sous ma main dans une librairie…

 

Je cède la parole à la quatrième de couverture (il ne sert à rien que je résume le roman alors que ça a déjà été fait) : En 1982, Sarah, 22 ans, quitte la France pour Uummannaq au Groenland. Elle monte dans un avion qui l’emporte vers la calotte glaciaire où elle disparaît corps et âme. Vingt-sept ans plus tard, Lisa décide de partir sur les traces de sa sœur. Elle découvre un territoire dévasté et une population qui voit se réduire comme peau de chagrin son domaine de glace.

 

Roman sur la disparition, d’une sœur, d’une fille et ce que ça implique de douleur rentrée, de souffrance, d’attente vaine, d’espoir déçu…

Roman sur la disparition de la glace dans le grand Nord, qui se révèle alors une région hostile, où le blanc n’est pas synonyme de pureté mais de grande réserve d’ordures, masquée tout l’hiver et qui surgit dès la fonte de la glace.

Valentine Goby décrit parfaitement la dépression, le désespoir, et le parallélisme entre le désarroi de la mère et celui des habitants du Groenland est habilement mené.

Et puis, au milieu de ces catastrophes, il y a Lisa, qui essaie tant bien que mal de vivre sa vie, dans l’ombre de la disparue, et qui, grâce à l’écriture, va pouvoir nommer, dire, révéler toutes ces choses tues pendant 27 ans.

Les premières pages de Banquises m’ont désorientée, rebutée, avec ses phrases sèches, pleines de virgules, ses descriptions heurtées… Alors, j’ai refermé le livre et j’ai attendu une journée (que ça décante). Puis, je l’ai repris, j’ai relu les premières lignes, et là, j’ai été emportée, malmenée certes, mais embarquée dans une histoire criante de vérité, d’authenticité. J’ai eu un passage à vide vers le milieu du roman, puis de nouveau, lorsqu’on est retourné sur la banquise, j’ai retrouvé de l’intérêt pour l’histoire.

L’écriture de Valentine Goby vaut vraiment le détour ! Elle est percutante.

 

« Et les pêcheurs qui ne pêchent plus, bien visibles à présent dans leur mortelle oisiveté, assis sur un banc au soleil devant la halle aux poissons vide et sèche, statufiés on dirait, fixant la progression de la catastrophe, la banquise diluée. Ils sont trop nombreux, ils le savent, n’y peuvent rien. Les chiens aussi sont trop nombreux. On y peut quelque chose. Ca pue l’urine et l’excrément, ça pue le poisson qu’on ne peut plus pêcher, les croquettes hors de prix, ça pue la ruine, à vrai dire, ça commence à sentir la mort. »

 

9 commentaires
  1. cet article est tentant., mais il faut que je lise d’abord Kinderzimmer. comme je vais bientôt m’attler à Charandon (le 4ème mur » pour challenge 1% j’y vais mollo. Kinderzimmer me fait un peur au niveau émotionnel. j’ai lu beaucoup de livres sur cette période mais là ça touche le sort de femmes enceintes et leur bébé…. je vais prendre mon temps car Valentine Goby semble percutante dans tous les sens du terme !!!

  2. J’ai beaucoup aimé ce roman au style particulier.

  3. clara permalink

    comme Anne,j’ai aimé ce roman !

  4. Por l’instant je n’ai jamais eu de coup de coeur mais ce sont toujours des livres bien écrits et intéressants.

  5. Sans être un coup de coeur, j’avais bien aimé ce roman,

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